Scènes de violences conjugales de Gérard Watkins

4 personnes, 2 couples qui se forment sous nos yeux, s'aiment et se déchirent... jusqu'à ce que l'un prenne le pas sur l'autre et le réduise au silence, comme nous le sommes, le souffle coupé par certains mots, certains gestes posés avec fermeté et cruauté ou désespoir.

Le Parvis a invité Gérard Watkins à expliquer sa pièce, ses motivations, puis les associations d'aide aux victimes pour replacer leur rôle dans la procédure, longue et compliquée, de reconstruction.

Car il y a destruction. Sous nos yeux, 2 femmes sont prises dans un engrenage infernal les menant irrémédiablement vers le fond jusqu'à ce qu'un dernier souffle de bienveillance envers elles-mêmes, un réflexe vital de protection les retire de l'emprise de leur conjoint.

Les scènes sont dures, des premiers "mots de trop" aux gestes "que l'on n'explique pas" à l'annihilation de l'autre.

Les actrices vivent sur scène la mise en place de la relation toxique, son dénouement, les thérapies souvent douloureuses. Les acteurs montrent la violence contenue, les accès de rage, le déni... tout cela dans une mise en scène épurée, parfaite pour ne pas trahir le message : une issue positive est possible !

On en ressort la boule au ventre, l'esprit en bataille entre nos préjugés et la vérité qu'il nous faut intégrer.

C'est à mes yeux un spectacle nécessaire bouleversant, un miroir qu'il faut accepter de regarder en face pour détecter et aider les victimes de notre mieux, à notre échelle.

Envie du moment : pas une envie, un besoin. Vérifier que mon entourage va bien, m'assurer que mon regard sera bienveillant et mon énergie prête à accueillir l'autre qui souffre et se mettre à son service.