10 Octobre 2019
Quelle angoisse que cette première salle d'attente nuptiale. Une mariée sort, l'autre rentre, et elles se succèdent peu à peu au bas d'escaliers de plus en plus maculés de sang...
La mise en scène est oppressante, et le sexe y prend peu à peu sa place, y compris dans des propos tantôt voilés tantôt assez crus.
Shéhérazade raconte et les tableaux s'enchaînent. Des trésors d'ingéniosité sont déployés, soutenus par des acteurs brillant par leur jeu et leur présence scénique.
Nous vivons cette pièce au gré de contes et de faits, évoquant des légendes de notre monde comprenant le concert d'Oum Kalsoum à l'Olympia en 1967, salué par Charles de Gaulle.
La nuit de noce est ici le théâtre de nombreux fantasmes, et cristallise tant d'enjeux, qu'elle amène des blessures que les personnages ne peuvent dépasser et qui les entraînent irrémédiablement dans des spirales destructrices.
Les tableaux se répondent, se mêlent et de défont et cette danse hypnotique nous transporte de la l'obscurité à la lumière, de l'obscurantisme à l'espoir.
J'ai été éblouie, fascinée, parfois horrifiée mais je ressors avec une vision et une émotion différente face à une légende qui passe les siècles et trouve de nouveaux échos.
Grand plaisir par ailleurs de retrouver Florence Janas découverte dans Tristesses de Anne Cecile Vandalem.
Mon envie du moment : Lire les contes des mille et une nuit avec ce nouvel éclairage mi-magique, mi-gore.